Résumé :
|
"Il n'est pas possible que Paris, la ville de l'avenir, renonce à la preuve vivante qu'elle a été la ville du passé. Le passé amène l'avenir." L'appel vigoureux de Victor Hugo lancé pour sauver les arènes de Lutèce sonne juste dans le contexte de la réflexion actuelle menée sur les limites territoriales et administratives du Grand Paris. On voit mal, en effet, comment guider l'évolution de la capitale sans comprendre ce que sa morphologie actuelle doit à ses origines. Car la ville a profondément été marquée par sa première urbanisation, conduite sous l'antiquité. Le plan initial de Lutèce , conçu avec précision avant d'être tracé le long de la Seine, a déterminé son développement ultérieur. À l'instigation de Rome, c'est une cité ouverte, dénuée de tout rempart, qui s'est développée sur la rive gauche. Une bourgade modeste, quoique importante du point de vue stratégique, dont le patrimoine urbain exceptionnel a fructifié en trois cents ans de Pax Romana. Au IIIème siècle, les invasions barbares l'incitent à se replier sur l'île de la cité. Ensuite Paris va repousser ses bornes plusieurs fois, rappelle l'historien Youri Carbonnier, de la première enceinte de Philippe Auguste au périphérique achevé en 1973. Loin de faire table rase du passé, la capitale l'intègre à sa modernité ou le dépose en couches uccessives, dans ses caves et au-delà, usant plus ou moins de précautions suivant les époques. Ce qui explique qu'en deux mille ans d'histoire, la capitale se soit déjà sentie à l'étroit à six reprises. Avant de déborder une septième fois..."
|