Résumé :
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Il n'y a pas de drogués heureux... Le Dr Olievenstein peut d'autant mieux se prononcer qu'il a lui-même partagé des aspirations très semblables à celles de ces jeunes qui se tournent vers lui. Né à Berlin en 1933, d'une famille juive, émigré à Paris où il devient français, son itinéraire le projette à tous les carrefours significatifs de notre temps : après une enfance clandestine dans la France occupée, il participe, avec passion, aux divers mouvements intellectuels de l'après-Libération, milite aux Jeunesses communistes dont il sera exclu, redécouvre, en Mai 1968, le bonheur de l'épanouissement personnel dans la fête collective, sa nostalgie de toujours. Entre-temps, il aura éprouvé la morgue déshumanisante de l'enseignement médical officiel, puis devenu psychiatre, traversé plusieurs de ces mouroirs livrés aux bureaucrates que sont les asiles des années 50 et 60. La révolte où le jettent le conformisme pontifiant et le fréquent sadisme de l'univers hospitalier, les travaux qu'il entreprend, d'autre part, sur le LSD, le rapprochent alors d'une jeunesse qui trouve, dans les stupéfiants, un moyen privilégié où satisfaire son besoin radical d'absolu. Mais, très vite, il voit la misère morale que masque ce recours, et la dépendance sur laquelle il débouche. Pour conseiller les « toxicos », et tenter de les sortir de leur prison infernale, le Dr Olievenstein crée, en 1971, le centre Marmottan où s'élabore, dans l'action, tout un ensemble thérapeutique original, fondé sur la'densité affective des relations vécues et de la vie communautaire. Car c'est pour une médecine plus humaine et plus chaleureuse que plaide ce livre lucide, profond et généreux, jalonné de portraits et de récits saisissants. Il traduit ce qui est au coeur de toute vocation médicale réelle : la tendresse et la compréhension face au malheur de l'autre, quelle que soit la singularité du destin où il s'enferme.
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