Résumé :
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Récit à la troisième personne d'Annie Leclerc pour narrer quinze ans d'ateliers d'écriture , qu'elle a animés en prison :
"Il n’y a pas de mots plus forts, plus pénétrants, plus aigus que ceux du prisonnier en train d’écarter les barreaux qu’il a dans la tête." "On n’imagine pas, dit-elle, tout ce qu’on pourrait résoudre si on parlait plus, si on mettait les gens en confiance de parole, si on leur témoignait que, oui, ils sont intelligents, ils ont choses à dire. On a toujours du mal à me croire quand je dis ça, et pourtant, j’ai rencontré plus d’intelligence et de profondeur chez les détenus que chez mes élèves. Parce qu’un jeune élève de terminale, il a déjà une certaine idée de ce qu’il est, de ce qui est bien, de ce qui est juste… Les prisonniers, eux, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ont une très mauvaise opinion d’eux-mêmes. Ils se considèrent comme de la sale engeance, ils se méprisent beaucoup. Mais quand on leur laisse la possibilité d’écrire ce qu’ils ont sur le cœur, comment ils voient les choses, en leur disant qu’on se fiche des fautes d’orthographe, qu’on n’est pas là pour ça, qu’on n’a pas de stylo rouge, qu’il n’y a pas de note, pas d’examen au bout… C’est formidable, ce que ça peut donner. J’ai l’impression que c’est ça qu’il faudrait faire, systématiquement"
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