Résumé :
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Trahisons, divisions : en France, l'amertume domine dans les souvenirs de la guerre. En Grande-Bretagne, au contraire, c'est une sorte de bonheur qui prévaut dans la mémoire collective. Bonheur de l'unité, de la gloire solitaire, d'une égalité mobilisatrice. La réalité fut moins simple, bien sûr, moins unanimement courageuse ou solidaire. L'unité nationale ne s'est pas faite sans heurts, ni sans promesses pour l'avenir. Le choix des électeurs après la guerre privilégie d'ailleurs clairement les "vrais" réformateurs, qui semblent mieux répondre aux aspirations des classes populaires dont la guerre a légitimé le rôle politique.
Dans cette Angleterre en guerre, Londres personnifie, authentifie l'unité nationale forgée sous les bombes. Étrange ville, éclatée, hétérogène, qui va trouver son identité et créer sa légende grâce à l'expérience héroïque de deux quartiers symboles, l'East End ouvrier et le Westminster des ministères et des hauts fonctionnaires. Malgré les déchirements provoqués par des mesures collectives sans nuances, comme celle de l'évacuation des enfants, la "bataille de Londres" ne réussit pas à briser le moral des habitants. La capitale devient le foyer emblématique de la résistance de toute l'Europe.
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