Titre : | L'hiver du mécontentement |
Auteurs : | Thomas B Reverdy, Auteur |
Type de document : | texte imprimé |
Editeur : | Flammarion, 2018 |
ISBN/ISSN : | 978-2-08-142112-7 |
Format : | 219 p |
Résumé : |
Londres, durant l’hiver 1978-1979. « Voilà l’hiver de notre mécontentement ». C’est la phrase qui ouvre Richard III et clôt le roman, revenant tout au long du récit comme un leitmotiv. Les chômeurs, les grévistes, les jeunes, les punks, Richard, tous sont las de la situation, de la société qui pèse sur eux et les méprise. Les Sex Pistols ne sont plus là pour crier et exorciser le mécontentement mais il reste toujours les grèves. Le théâtre aussi pour Candice, jeune coursière dynamique, qui se prépare à interpréter le rôle-titre dans Richard III de Shakespeare, alors que l’Angleterre se paralyse ; et la musique de Jones, pianiste en galère qui joue dans les bars, vit de petits boulots, ne sachant trop s’il doit rester ou s’il doit partir. « A ce stade de l’histoire, personne ne sait trop bien ce qui peut encore arriver ». Plongeons-nous donc plus avant dans le roman, arpentons ses voies sombres et poisseuses.
Candice sillonne les rues de Londres sur son vélo, délivrant les courriers en express partout où le devoir l’appelle. Sa vie alterne entre le théâtre, la musique (les Sex Pistols et Joy Division entre autres), le travail, les soirées et les visites à ses parents. Elle se bat, survit, tente de garder la tête hors de l’eau dans le déluge de problèmes qui inonde le Royaume-Uni. Malgré tout, il lui reste le temps de penser, et ce sont ses réflexions qui ponctuent le roman autant que ses actions. Elle assiste à l’ascension de Margaret Thatcher, et elle note ses pensées sur celle de Richard III. Le parallèle est ainsi posé entre la conquête du pouvoir par le personnage shakespearien, comme par Margaret Thatcher. « Les forts haïssent les faibles et c’est leur seule faiblesse ». Mais malgré la haine qui les constitue, ces deux êtres vont l’emporter. Comment et de quel droit ? C’est la réflexion que propose le livre. Ce roman n’est pas seulement l’histoire de deux jeunes gens et de leurs difficultés dans une Angleterre en crise, il donne également matière à penser sur l’autorité, le pouvoir, sa légitimité, alors qu’anarchistes punks et conservateurs thatchéristes courent les rues londoniennes. Ne s’arrêtant pas là, l’auteur mêle dans sa prose la poésie de Shakespeare avec la simplicité dénonciatrice du punk, prolongeant la comparaison entre la pièce et les troubles de cet hiver-là. Tout est au présent, ce qui nous plonge véritablement au cœur du Londres de 1978. Les brumes londoniennes sont là, presque palpables, « la rue bordée de murs de poubelles à présent aussi grands qu’elle, qui s’accumulaient un peu partout dans les quartiers ouvriers alors que les éboueurs n’étaient pas encore officiellement en grève, des poubelles qui attiraient les rats », les embouteillages, la morosité ambiante. Mais pas le passé. Au diable celui-ci : les punks et Thatcher l’ont balayé ! Le futur est absent également, seul demeure le présent, de l’indicatif si on le souhaite et où Candice, Jones et Richard se débattent, survivent, cherchent leur place. Il faut s’en sortir, être fort ou mourir. « Aujourd’hui, fini de rêver », comme disait la Première Ministre britannique en 1980. Mais Thomas B. Reverdy semble nous dire le contraire. Avec lui, une part nous est encore accordée : celle du songe. Ne sommes-nous pas « de l’étoffe dont sont faits les rêves » ? Lucas GUIBERT Élève en 1ère L-ES au Lycée Amiral Ronarc’h à Brest Pour sa critique sur : L’hiver du mécontentement de Thomas B. Reverdy |
Nature du document : | fiction |
Genre : | roman |
Exemplaires (1)
Cote | Section | Localisation | Code-barres | Disponibilité |
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R REV | fiction | CDI | 003761 | Disponible |