Titre : | Ça raconte Sarah |
Auteurs : | Pauline Delabroy, Auteur |
Type de document : | texte imprimé |
Editeur : | Éditions de minuit, 2018 |
ISBN/ISSN : | 978-2-7073-4475-5 |
Format : | 188 p |
Résumé : |
Ça raconte ça
C’est elle qui raconte. Elle est polie, gentille, bien habillée, bien coiffée, bien maquillée. Elle élève sa fille, seule. Elle se déplace à bicyclette dans les rues de Paris. Elle aime le printemps, les rayons du soleil sur sa peau, le vent qui effleure sa joue. « Elle vit sa vie, mais ne la vit pas vraiment ». Ça raconte sa vie, ce tunnel sans fin, sans mystère. Sans Sarah. Ça raconte le jour où elles se sont rencontrées. Ça raconte l’amour passionnel. Ça raconte l’ivresse. Ça raconte un murmure, un silence, un dernier souffle. Ça raconte Sarah. Ça raconte ses yeux, verts, et bien plus encore. Ça raconte son rire, son sourire, son exubérance. Ça raconte ses airs de violon, son archer contre ses cordes, sa robe longue, ça raconte son dernier regard vers la foule, avant l’envolée. Ça raconte Vivaldi, Mendelssohn, Schubert, surtout Schubert. Ça raconte Sarah l’inconnue, la violoniste, Sarah l’amie, puis ça raconte Sarah, la femme. Ça raconte sa peau, son odeur, sa nuque, sa langue. Ça raconte Sarah qui dort, Sarah qui pleure, Sarah qui rit, Sarah, qui vit. Car Sarah est vivante. Ça raconte les flocons sur ses cils, la fumée qu’elle expire. Ça raconte ses départs, ses arrivées, ses allées et venues, ça raconte une instabilité permanente. Ça raconte l’amour insatiable. Ça raconte le printemps, l’été, l’automne, l’hiver, qu’elle n’aime pas, puis le printemps. Ça raconte le chant intarissable des cigales. Ça raconte l’amour le matin, l’amour le soir, l’amour à chaque instant, l’amour à tout moment. Ça raconte son corps, ses mains, ses cheveux, ça raconte son visage, trop maquillé ? Ça raconte Paris, Marseille, puis ça raconte l’Italie, Trieste, l’appartement de l’amie de son amie, sa terrasse envahie par les oiseaux moqueurs. Ça raconte le Caffè Erica, toujours vide, son patron, aux bras lourds et réconfortants. Ça raconte les verres de Spritz, le matin ou le soir, puis le matin et le soir. Ça commence par un, puis deux, puis trois, puis ça n’en finit plus. Ça raconte les tartines de pâté en supplément. Ça raconte les gnocchis aux épinards, les yaourts aux myrtilles. Ça raconte ce vent impétueux, que l’on traite de tous les noms. Ça raconte ce chemin, et ce petit banc bleu pâle. Ça raconte la mer aux reflets d’or qui s’étend jusqu’au ciel, douce comme sa peau. Ça raconte cette chambre rose. Cette chambre interdite. Cette chambre de mort. Ça raconte ces deux trois secondes de vide, cet instant suspendu, comme une dernière inspiration. Ça raconte sa vie. Ça raconte sa mort. Voilà, ça raconte ça. Jeanne GLERON Élève en 1ère L au Lycée Ernest Renan à Saint-Brieuc Pour sa critique sur : Ça raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard |
Nature du document : | fiction |
Genre : | roman |
Niveau : | Lycée |
Exemplaires (1)
Cote | Section | Localisation | Code-barres | Disponibilité |
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R DEL | fiction | CDI | 003755 | Disponible |