Résumé :
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Marie-Monique Huss a emprunté aux sacoches des vaguemestres les cartes postales utilisées par des millions de combattants pour raconter -ou ne pas raconter- leur "avant", par des millions de femmes, de mères, de fiancées, pour raconter - ou ne pas raconter - leur "arrière". Sa connaissance européenne de la guerre lui permet de comparer Français, Anglais, Allemands. Partout, ces images imprimées, ces textes tout prêts, n'étaient pas l'immense machination d'un bourrage de crâne éternel. Au contraire, ces représentations sont le miroir de ce temps d'exception où l'on était prêt à la fois et à souffrir, et à mourir, et à aimer. Par la carte postale, on pouvait rassurer, faire des serments, oublier l'angoisse, peut-être la conjurer. Ce travail exemplaire veut nous faire réfléchir sur ces objets dont la mièverie et la grivoiserie paraissent si dévastatrices dans leur insignifiance face à la guerre. Bien plus, il nous rend des hommes et des femmes qui souffrent, sont séparés, se retrouvent, s'aiment, meurent, prennent le deuil, au nom d'une patrie devenue leur bien de famille, leur histoire de famille.
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